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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/219

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des ouvreuses, la Société du théâtre ambulant, la Société des auteurs, la Société internationale des Artistes interprètes, la Société du Casino de Vichy, l’Association des Spectateurs, l’Association des Directeurs, sans compter tous ceux que j’oublie, ce dont je m’excuse ?

C’est parce que dans chacun de ces groupements le problème a été posé sous un aspect fragmentaire, ou sous un angle d’incidence réduit, que l’intérêt même de la profession s’y trouve dispersé et que les efforts de tous ces partisans desservent leur cause bien plutôt qu’ils ne la soutiennent.

Cette dispersion, cette fragmentation des intérêts de la profession, cette désorganisation organisée en toute bonne foi, ce désordre dans lequel se trouvent actuellement les diverses classes de l’art dramatique, groupées soigneusement et jalousement séparées, et qui ont fini par opposer leurs intérêts les uns aux autres ; ce chaos, disons le mot, est la conséquence d’un sens d’organisation sociale à politique étroite, dont les résultats s’avèrent aujourd’hui, non seulement dans le théâtre, mais dans bien d’autres domaines, nettement déficients.

Cette décomposition du corps théâtral s’est déclarée du jour où une manière de syndicalisme a soufflé à son tour sur le théâtre, comme ailleurs, et où un chacun s’est mis à penser tout seul, à prendre conscience de ses droits, en oubliant ce qu’on a l’habitude d’appe-