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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/83

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Mortel, qui que tu sois, prince, brahmne ou soldat,
Homme, ta grandeur sur la terre
N’appartient point à ton état,
Elle est toute à ton caractère.

La Mère coupable, dernière œuvre en date, est de 1791 ; destinée au Théâtre Français, elle fut représentée sur le Théâtre du Marais. On y retrouve, vieillis, les personnages du Barbier et du Mariage.

Beaumarchais, le révolutionnaire avant la lettre, ne joua durant la Révolution qu’un rôle effacé.

On le retrouve en 1792 en Hollande, achetant des fusils pour la France ; puis emprisonné en Angleterre, puis en exil à Hambourg ; enfin, de retour à Paris à soixante-sept ans, il meurt le 28 mai 1790.

« Une réputation détestable !… » dit quelqu’un à Figaro. À quoi Figaro répond : « Et si je vaux mieux qu’elle ? »

Telle est, rapportée aussi brièvement et impartialement que possible, la vie pleine et tumultueuse de Beaumarchais.

Et je voudrais, pour en conclure le récit, citer l’émouvante introduction du livre de Louis de Loménie qui fut un honnête biographe : « Conduit par un petit-fils de Beaumarchais, j’entrai un jour dans une maison de la rue du Pas-de-la-Mule, et nous montâmes dans une mansarde où personne n’avait pénétré depuis bien des années. En