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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/179

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VISIONS DE L’INDE

ment brusque est dangereux. Elle le regarde avec ces yeux des femmes qui aiment, où il y a des printemps à en rassasier un dieu. Ses cheveux d’or sont nus. Elle vient d’accrocher son chapeau tressé de fleurs à la rame. Il se tourne vers elle, il l’étreint de ses bras maigris par les fièvres et qui flottent dans les manches larges. Elle sourit, leurs lèvres se joignent. C’est l’amour dans les solitudes des Himalayas, la vieille idylle toujours fraîche, la volupté qui se rit de la mort…

De la main, je frappe mon cheval qui galope. Derrière moi sonne le rire abominable de Bharamb. Quitte à passer pour insensé, j’avertirai des menaces de la vieille ces enfants étourdis et délicieux, je leur dirai de prendre garde… que les deux démones les ont désignées…


VI

La Vierge dans les Himalayas.

Maintes fois, il m’est arrivé au cours de cette promenade en Asie de toucher ma propre solitude comme un reflet de moi-même morne et noir. Triste camaraderie avec un fantôme, pacte avec l’Ange de la Détresse et de l’Abandon. J’avais goûté en de