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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/423

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VISIONS DE L’INDE

populeuses, il passe ses soirées avec la patronne de l’hôtel à jouer aux jeux innocents, parce qu’on s’embrasse aux gages…

Enfin, il songe tout à coup que sa maîtresse laissée en France pourrait ne pas lui être fidèle, et il prend le bateau à Bombay afin de la rejoindre à Nice et l’empêcher de convoler avec un autre monsieur…

V

Il nous faut des mères « nouvelles ».

Que faire à cela ? me direz-vous. Les racines de notre mal sont profondes ; nous ne les arracherons pas en un seul siècle. Les sévères leçons que notre pays a déjà reçues ne suffisent pas. Il faut une éducation nouvelle et surtout d’autres mères, d’autres femmes, des êtres de fierté, d’indépendance et non pas de vertu peureuse et d’aveugle amour.

Ah ! si nos mères savaient le mal qu’elles nous font en voulant nous aimer trop ! Leur atmosphère de tendresse jalouse est un exquis poison dont nous ne pouvons plus nous passer. On dit que les Chinois périssent par l’opium. Nous périssons, nous, par un opium pire et plus charmant, la caresse