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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/284

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CHAPITRE VI.

Retour incomplet à la liberté de conscience sous le
gouvernement de Juillet. État actuel.


Si jamais on eut le droit de compter sur une révolution pour la constitution définitive de la liberté de conscience, ce fut en juillet 1830. Tout ce qui, en France, portait le nom de libéral était tellement prononcé contre la domination cléricale, que, dès 1815, quand on n’avait pas encore eu le temps de sentir le poids de ce joug rapporté de l’exil par les Bourbons, Bonaparte s’exprimait en ces termes dans l’art. 67 de l’acte additionnel aux constitutions de l’Empire : « Le peuple français déclare que, dans la délégation qu’il a faite et qu’il fait de ses pouvoirs il n’a pas entendu et n’entend pas donner le droit de proposer le rétablissement des Bourbons ou d’aucun prince de leur famille sur le trône, ni le droit de rétablir soit l’ancienne noblesse féodale, soit les droits féodaux et seigneuriaux, soit les dîmes, soit aucun culte privilégié et dominant. » On sait qu’au lendemain de cette révolution, les vainqueurs se divisèrent en deux partis : ceux qui voulaient étendre les conséquences de la révolution, et ceux qui voulaient les restreindre ; mais ces derniers eux-mêmes étaient loin d’être favorables à la domination cléricale. Ils avaient lutté contre elle, pendant quinze ans, avec une éner-