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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/59

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ce sont là, dit-il, leurs théologiens, comme Homère et Hésiode sont les nôtres[1]. » C’est déjà la politique de Philippe le Bel. Une m’en coûte pas de rappeler ces odieuses manœuvres d’un grand prince qui, en sa qualité de philosophe, était tenu plus que tout autre à respecter les droits de la liberté de conscience. Je combats l’intolérance en elle-même, partout où elle se trouve, sans l’attacher à aucune doctrine. Au reste la tentative de Julien ne fut qu’un épisode éphémère. Lorsqu’il mourut à trente-deux ans, dans une bataille contre les Perses, l’Église chrétienne se trouva toute prête pour reprendre sa position. Les juges et les victimes changèrent de place une fois de plus ; et l’intolérance civile se trouva de nouveau, et pour des siècles, unie à la seule doctrine qui professât l’intolérance religieuse.




    applaudit.) Mais l’humanité est la vertu du philosophe. Le prêtre est un homme. »

  1. « Tous ceux qui veulent se livrer à l’enseignement doivent être de bonnes mœurs, et ne pas admettre des doctrines nouvelles et condamnées par le bon sens du peuple… Homère, Hésiode, Démosthène, Hérodote, Thucydide, Isocrate, Lysias, prennent les dieux pour maîtres et pour inspirateurs. Il est absurde qu’on prétende expliquer leurs livres, lorsqu’on est ennemi de leurs dieux. Allez dans vos églises pour y étudier Matthieu et Luc. » (Lettre XLII.)