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Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/24

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Bing, encore au collège, mais dont nous savions déjà apprécier l’intelligence et le charme. À tous, ces réunions ont laissé des souvenirs inoubliables ; portefeuille après portefeuille, nous regardions, nous extasiant, poussant des cris d’enthousiasme, et quand après minuit il fallait partir, l’entretien se prolongeait dans les rues où nous déambulions. On prétend qu’une fois Vever revint le lendemain à 7 heures du matin pour essayer d’arracher à Bing une estampe dont il s’était épris ; mais la « collection privée » était intangible et tout au plus pouvait-on espérer parfois obtenir un double. C’est en dehors de ces séances que se traitaient les affaires ; on y était entre amateurs et jamais la question d’argent n’y intervint.

Montés à ce ton, on peut imaginer notre excitation quand une vente était annoncée à l’hôtel Drouot. Parfois Bing consentait à en