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Page:Kœchlin - Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient, 1930.pdf/25

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être l’expert, d’ordinaire pourtant c’était Ernest Leroux, l’éditeur, lequel s’était fait une spécialité de la rédaction des catalogues ; cet excellent homme ne connaissait pas grand chose à l’estampe et ses appréciations étaient souvent saugrenues, mais on lui passait tout, en considération des belles choses qu’il mettait sur table — et à quel prix ! Aux plus grandes ventes du moment, à celle de Burty, à celle de Goncourt, c’était un petit événement qu’une pièce vendue 200 francs, et on apprit un jour que les journaux japonais s’étaient scandalisés, quand le triptyque d’Outamaro des Pêcheuses d’Awabi avait atteint 800 francs ; on l’a vu depuis, je crois, à 70.000. Aussi les enchères allaient-elles leur train. Quelque union cependant qui régnât dans notre groupe, chacun gardait son goût propre. Gillot recherchait les pièces de grand caractère, sans trop s’occuper de l’état ;