Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

royale, et toutes deux présentaient les armes au large catafalque surchargé de couronnes, au cheval d’armes boitant (de tradition) sous un emmaillottement de crêpes, aux envoyés des puissances, chenus militaires de représentation, chatoyants d’étoffes, la poitrine minéralisée et pavoisée, tiercés de jeunes princes aux allures populaires de simples lieutenants. Le roi Christian avait suivi de pied le cortège jusqu’à l’église cathédrale aux vitraux, de merveille, insigne du médian panneau d’un célèbre triptyque de Dürer dont les volets avaient été jadis vendus en Hesse et en Saxe. Son oreille, distraite et navrée, avait absorbé en vague bourdonnement les mouvements bossuétiques du digne cardinal primat ; le zèle des musiciens spéciaux de la couronne avait battu son tympan, sans y graver leurs accents. Après les bénédictions de mise, le catafalque avait oscillé lourdement, puis repartait. Sur la vaste