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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/127

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place, au milieu du cordon de troupe, des humbles, des femmes en mystique mante et bavolet monacal avaient prié et pleuré, des larmes rondes coulant sur leurs faces blanchâtres et anémiées, émues sincèrement de la précocité de cette mort, et saisies, violées par l’ordonnance festivale et lugubre de la cérémonie. Voisinaient des ordres mixtes d’hommes ; des congrégations d’ouvriers catholiques groupent des calvities agenouillées autour de bannières roides de fils d’or dont le mainteneur tentait à concilier une allure un peu militaire et recte, avec la molle inclinaison d’un homme détrempé de tristesse. Quelques-uns avaient fait mine de se jeter sous les pas des chevaux de douleur, simple gesticulation émanée d’un très ancien rituel.

Puis retrouvant les rues et leurs lignes droites engoncées de troupes, avaient disparu le roi à pied derrière le cortège, puis le cheval d’armes, les porteurs à bras ten-