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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/170

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et le margrave de feindre l’affolement. Entendez-vous la flûte de mon cousin, qu’allons-nous faire. Courir aux armes, sans doute ! mais on est si bien ici ; et je lui ai tant loué mes bons soldats, que je ne sais trop si ces dignes hommes me reconnaîtraient, quelle guerre ! quelle guerre ! ce serait. Ah ! bien souvent chez nous autres, Coriolan s’est retiré chez Coriolan.

Tels étaient, d’après le docteur Vana, les libres propos de table familiers à Joachim-Egbert. Parfois une sauterie dans les jardins obligeait ses acolytes à revêtir un costume semblable au sien, mais moins splendide, et la fête durait dans la nuit, allumant aux pins et aux mélèzes la splendeur topazine des torches de résine ; on la terminait par de lentes et longues lampées de vin, dans la tabagie ; et qui eût tenté de persuader à Joachim-Egbert, qu’il n’instituait pas là l’Eldorado cherché, la fête possible de la possible félicité eût été reçu