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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/175

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docteur, accaparait le roi ; mais Sparkling se plaisait à écouter ces propos prononcés sur un ton un peu bas et uniforme.

Il était visible que le docteur ne songeait nullement à commettre le crime de lèse-majesté. Il parlait comme il eût parlé à des collègues, voilà tout ; et Sparkling goûtait cette différenciation ; le comte Muller et le baron Schulze pouvaient tout entendre. À une question de Sparkling, le docteur Vana répondit : Oui Napoléon III est venu. Il a voulu voir l’armoire des reliques de son aïeul. J’étais alors bibliothécaire au grand palais ; ce fut par hasard que je le vis ici. Il portait la tête très inclinée sur l’épaule, et sa pâleur était décharnée. Il ressemblait très exactement à ses médailles et à ses portraits sur ses monnaies. Il parcourut les salles, d’un pas extrêmement traînard, sans questionner. Ses yeux remplis d’eau ne fixaient rien. Il dépassa la vitrine qu’il était venu voir ; il