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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/196

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libre des pirouettantes écuyères, et puis le bois, la plantation recommençait. En brûlant les gares, on n’apercevait guère de villages, parfois une distillerie fumait ; les quelques êtres qu’on apercevait sous le ciel redevenu d’étain, étaient vêtus lourdement, grossièrement, comme de cuir. On savait dans ces sombres parages de lourds châteaux mélancoliques, d’un triste et maussade rococo, aux salles énormes, aux boiseries évoquantes et mystérieuses, avec de larges balcons de fer et de vastes fenêtres muettes sur des lacs de plomb ; des vols de hérons tremblaient seuls dans les airs ; et des légendes y faisaient mourir de langueur des princesses, ou parfois prenaient-elles, exprès et par désespoir, des germes de maladie mortelle, près des étangs taciturnes et comme repentis, contre l’opacité desquels mourait le reflet. Les châteaux vides s’étaient autrefois illuminés, des jours de chasse, du feu des cheminées énormes où