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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/244

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gique supprime le temps, l’espace et la pesanteur, pour le meilleur gré de son temporaire ami.

Des êtres affolés de sens pratique, mais non pas exempts, à quelques heures expansées, de ce déversement de l’imagination sur son contraire la réalité, n’ont pas dédaigné de piquer sur des cartes les marches d’armée dont ils étaient in petto les glorieux conducteurs, et le sommeil les prenait, tandis que sous la porte triomphale ils pénétraient suivis de cavaliers en files salutatrices, de drapeaux en fête, au son d’un hymne guerrier, dans la capitale d’un puissant souverain, qui lui aussi dormait, à cette heure-là, peut-être agitant des rêves pareils, avec une vraisemblance simplement un peu plus grande. Des esprits mixtes, travaillant dans ce courant d’idées, que certains pensent pathologique, ont gravé le résultat de leurs rêves, sur acier ; il en est résulté des cartes géographiques,