Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cool, les jarres des huiles, les tonnes d’essence, les hangars où sont rangés les thrans, les pencyles, les paraffines, flambent, et c’est sur ce ciel gris de la mer aux galiotes, la rouge épouvante d’un feu antéen, reprenant ses forces au contact de la terre enflammée ; malgré l’aide prodigieuse de tous, le feu a gagné le petit quartier saur et piteux, où les matelots calment à grands coups de pintes leurs diverses nostalgies des plages originaires.

On sait vaguement que l’effroi de ce feu, subitement déflagrant parmi ces masures, déjà envahies de sommeils ivres et de louches compagnonnages, a causé des vacarmes et des rixes, paralysant les secours par la multiplicité des cris ; et les gens des quartiers paisibles de Geldwachs ne songent qu’à isoler leurs demeures de l’orle du volcan. L’Incendie se déchaîne en force maîtresse, en feu du Hasard qui vient anéantir les docks, les banques et les comp-