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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/276

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bouquet d’aubifoins et d’amarantines. Les authentiques citoyens dômés de cylindres noirs ou de cabassets sans façon, le lustrent d’un regard plus égayé que surpris, et ce serait puérile et amusante évocation sans la joie trop exubérante et rhétoricienne des grimelins ; mais voici qu’accourt vers lui, aussi surannée, la robe à vertugadins florée comme un printemps d’assiette de Chine, une douairière toute galante sous ce ciel réveillé, malgré les saccades de son petit pas clair ; rencontre et salut coquets et frivoles, baise-mains, et le couple de partir en fête comme suivant l’allure d’invisibles ménétriers ; mais tout à coup le pas leur glisse, une grossière voiture les a renversé de sa course brutale, on s’empresse et la gaieté des contemporains vêtus de fracs et de vestons se nuance de tristesse comme si quoique jouet précieux venait d’être détruit ; un regret enserre les passants, comme si quelque minuscule annonciateur