Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un de nos compatriotes, purement mercantile, installa récemment une usine en Franconie, pour munir inépuisablement notre musée archéologique, de grès, de tapisseries, de vidrecômes et de meubles médiévaux. Les fameux fûts de chêne, guillochés d’airain, orgueil de notre salle des corps de métiers, d’encore jeunes ouvriers les ajustèrent, les cerclèrent et ornèrent, en vue d’une Exposition Universelle, projetée quelque part et qui n’aboutit point ; les toiles de nos musées ont presque toutes dans les petites galeries d’Allemagne des similaires, et nul ne pourrait jurer que nous possédions les originaux. Paris n’a pas voulu de nos Kakemonos et les traitait avec le même dédain que notre bureaucratie rejetait nos peintres récents de génie ou de talent, qui mouraient affamés dans des coins de rustres où la vie est pauvre. Nos lettrés, les vrais, les modernes, les archaïques ont été chercher les refus de