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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/114

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Voici dans le limpide et le blanc, fleur d’étangs ;
Recèlent mes appels le mensonge de tes enfins.

Et si de la pitié te vient de mon hagard
Marche dans mes déserts inconnus des Agars,
Peut-être trouveras l’onde consolatrice
Au seuil en fête, au seuil en fleurs de ma matrice,
Ou tu boiras la soif au non de mes regards.

La chimère est en moi, mais molle est ma ceinture,
Ô chercheur des toisons perlées de l’aventure
Ne sais plus mes baisers partis en aventures.

Au plus loin du palais souillé, vers mes étangs !
Et les paons du désir et ses lions qui rugissent
Et les fronts inclinés câlinant aux tentures —
Et tu seras celui qui dort aux dictatures.

Ou berceuse je serai ton antienne
Ou nocturne l’étoile ancienne
Ou les soirs aux féeries musiciennes,
À mon orgue joueront les profonds du gésir.

Oh ! qui galopera dans mes plaines arides ?
Quelle main passera son frisson à mes rides ?