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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/113

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V

Oh ! Je souffre vivante et je geins éternelle !
À ma barque venez embarquer les caprices
Venez au lent sourire, aux yeux clos, à la lice
Ouverte des tournois sous mes lampes éternelles.

Tempêtes aux rades, et flots qui mugissent
Et solitude éparse au fréquent de mes voix,
Et mornes passagers et futiles envois,
Côtoyant les trompeurs phares qui surgissent.

Et de l’or épandu dans les levers, dans les matins
Dans les cheveux — et le grêle sillage de satin
Qu’autour des larges yeux neigea ma chair pour tes faims.

Toi qui vas solitaire aux carrefours, entends.
Voici venir en moi tout le fané des temps