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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/118

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I

Quel que fût l’inconnu que tes mains apportèrent
Violette et grave enfant, à la voix brève, à l’œil sans pleurs
Pour tes cieux et tes yeux et ta bouche et tes fleurs
Merci d’être venue t’assoupir à mes terres.

Car je me suis éclos de toutes tes morsures
Plus intime aux frissons intimes des douleurs
Et du lourd chagrin des mains souveraines
Et des saines strideurs des bouches en blessures.

Enfant qui t’en vas seule aux berges si lointaines,
Par le regret cruel des places longtemps vides…
Passez sa voix incertaine
Aux voix des soirs plus livides.