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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/134

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I

Tes bras sont l’asyle
Et tes lèvres le parvis
s’éventairent les parfums et les couleurs des fleurs et des fruits,
Et ta voix la synagogue
D’immuables analogies
Et ton front la mort où vogue
L’éternelle pâleur
Et les vaisseaux aux pilotes morts des temps défunts,
Tes rides légères le sillage gracile
Des âges aux récifs difficiles
Où le chœur des douleurs vers tes prunelles a brui
Ses monocordes liturgies

Danse sans rêve et sans trêve ;
Il n’est d’inutiles ébats
Que ceux que tu dansas pour moi
Oh toi l’exsangue, oh toi la frêle, oh toi la grêle