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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/137

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II

Les harpes sont éclatées, les harpes, hymnaires
Aux louanges des mains morbides de la lente souveraine ;
Les rênes au long du char désorbité traînent.
Voici l’allégresse des âmes d’automne,
La ville s’évapore en illusions proches,
Voici se voiler de violet et d’orangé les porches
De la nuit sans lune.
Princesse qu’as-tu fait de ta tiare orfévrée ?

Les œillets charnels de baume s’éploient aux trous de la cuirasse
Les roseaux vers les moires de ta robe étalée
Bercent, graciles, leurs chefs fleuris des espérances innées.
Des ailes voletantes attendent aux anses silentes de bonace
Et les reflets de ciel, frissons d’appel, accurvés aux psaumes mémorés.