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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/165

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Hâtez-vous, les inconnus de cueillir à nos aurores,
languissant et frémissant l’accueil attend, l’accueil s’essore,
hâtez-vous d’arrêter ta marche sous nos yeux ;
les harpes fondront en sons délicieux.

Un cher profil de ténèbre
Transparaît à quels brefs falots —
Viens à la ténèbre astrale,
Fraîchir ta peine éternelle !

Aux languides oreillers de la ténèbre maternelle,
Endors, voici les baumes, et rêve, voici les Graals
Voici les philtres ; bois.
Des flûtes au frisselis d’arabesques
Et les plaintes des cordes et les clartés des bois
t’enlèveront aux mers des lents repos,
des repos berçants et si doux qu’on veut mourir,
mourir languissamment dans un chant qui veut s’abolir.

À la nuit antérieure,
à la nuit intérieure,
nous avons perçu la route et la source.

Si le long des routes, il n’est pas de ressource
qu’est donc le rêve antérieur
qu’est donc le rythme intérieur ?