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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/167

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Que le corps de l’esclave et l’ode du rhapsode
saignent le long des roues triomphantes de mon exode

Bref est le moment, courte la magie,
agile le doigt sénile du temps.
S’enfuiront les veilleurs des tours guettant,
le large sera plus seul et sans magie.

Hante le lit emblématoire
à l’ordre de l’heure impérieuse ;
à moi, ciboire et monitoire
le simulacre de l’heure impérieuse.

Sa voix ment à sa face et sa face à ses yeux

Roses enfouies, roses infinies.
Entends la voix muette et la ligne infinie ;
Que sais-je ! et que ternie.
J’attends la voix muette et la ligne infinie.

Si lent le sablier et le gong aboli.

Des corps dépouillés des armures
crie le sanglot irréductible,
écoute aux langueurs des bibles
de ma voix de grappes mûres.