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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/175

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L’ancre languit au promontoire,
les démiurges des histoires
planent au miroir de la mer plane
c’est ici le songe éternel du silence
le repos du sommeil éternel sans semblances

Les prodromes et les hypostases meurent au pied du roc crénelé
la mer des blondes ténèbres éploie ses hydres annelés
la mémoire est en deuil de la Nixe et de la Sirène
la mémoire est en souffrance du quelconque qui pleure au seuil,
ici c’est le palais des repos de la reine

Belligère d’émoi loyal
Jeune page aux lèvres loyales
Jongleur à la chanson joviale
piéton des chemins d’idéal
venez à la cité qui meurt ses agonies d’insomnie ensevelie
venez aux demi-morts, aux retranchés, aux proscrits,
aux proscrits scellés aux gîtes irréalisables, venez

Passant, Roi de fortune. Éphémère, Thyrse des douleurs
Cavalier des ardeurs, Reître des baisers, Jongleur somnambule
à la voix morte du veilleur
à la voix fantôme de la corne qui ulule
accourez, accourez
venez, venez