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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/177

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J’ai perdu ma force à sa faiblesse.
Sirène, la dernière à la voix de la première
j’erre aux mirages des paysages répercuteurs de ta lumière,
ô toi qui luminas ma vie et ma détresse
de ton port irradié des flottes des désirs pavoisés
j’ai cargué la voile de la tartane aventurière
et par les flots de nos douleurs abandonnées, je vais.

Brèves sont les douces terres
lentes sont les mers
l’amer passé délétère
gît à mon diaphragme amer.

Brève est la colline
si lente est la plaine
brève est la clairière
si lente la lande.

Par delà la colline et par delà la plaine
pas sur pas, coupe sur coupe, dans l’infini de ton haleine
je vais ma marche prisonnière

Mon bon cheval des luttes est mort le long des grèves
ma compagne mémoire s’est assoupie de rêve sans trêve
mon glaive s’est brisé contre l’écu du chevalier-frère