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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/179

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Et dès le vestibule, aux pas fiévreux du pèlerin, se dressent voilées de noir des dames ; l’une dit

Ah que bégaiera ta parole
si l’indicible vient à toi ?

Des chars se meuvent sous tes paupières
des chariots de guerre et des tours de pierre
et les pleurs lents de la blessure rouge
saignent aux bouges fréquents de toi —
mais la désirable fièvre qui se meut aux incertains émois !

J’ai su tes soirs vrillés de timbres impersonnels
aux voix d’on ne sait où, tes rébellions
et quand tu pantèles aux griffes insatiables du lion perennel
tes adieux monochordes aux soirs soudains des Sions
aux soirs immédiats des répercutables Sions.

La cité qui flotte à tes heures seules
la cité qui pleure ses pauvres, sous ton front
et le dédale des palais seuls
et les âmes résonnant aux marteaux des forgerons
invisibles
les âmes, cœurs et cribles et cibles
aux flèches des tueurs de monstres de ton front.