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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/183

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Les passés voilent vos images
aux yeux intérieurs du mage

Qu’est devenu le doigt qui montrait l’aurore
la torche des soirs vacillant sur le livre
la danse, spirale des regards et qui enivre
les corps se sont perdus et l’âme meurt encore

Frère des lointains
tes pas incertains
sur les sables du lendemain,
la méprise de ton caprice
vers la louange impératrice
d’un corps acquiesçant sa lumière et ses divans blancs
vers la douleur vocératrice
ce serait dans les soirs des mondes jeunes de vivre
le simple et pur élan
mais le mensonge ici panse ses cicatrices

Les vagues des souffrances
se sont amoncelées
des stalactites ont filtré
du dôme en joie, du dôme en pleurs, vers le silence
les pleurs sont la langue où se sont rencontrés
les retours muets d’étranges contrées