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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/184

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Couche tes pas arides dans la nuit sans ride
vers la nuit sereine étends tes paumes suppliantes
vers la nuit sans demain, lourde de rêve d’étoiles reines
apaise tes genoux et tes oreilles oubliantes


Vers lui hors du fantômal monde hanteur de la salle, s’avance un guerrier

Les chars des capitaines sont passés — c’est la mort
effondrées les tours qui ceinturèrent les palais des idylles
et la lagune lamente à l’île
les mousses du passé se sont amoncelées — c’est la mort

Frères de rythmes éperdus
les sèves et les vigueurs armées de fer
ils descendaient dans l’arène et furent perdus

Des courroux inconnus sur le feu des cavales
galopèrent la lisière des fêtes aux coupes pleines
et les cités se sont inclinées vers la plaine
une main vint terrasser le front des capitales

De ceux qui s’enlaçaient pour pencher vers la mort
de ceux qui s’isolèrent aux genoux de la mort