Aller au contenu

Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Vers les vérandahs où s’apaissent
les troupeaux des filles aux seins mûrs
je chercherai l’électuaire
l’élue des jours ternis, lui dire le syllabaire
des grands mots d’amour des soirs

Voici le lys flétri et la cargaison morte
et puis voici les yeux d’Hélène ou de Judith
allez les voix des mages à ses pieds blancs et dites
les profondes syllabes des crépuscules aux villes mortes

Aux tons passés des robes de brocart des frivoles années
se réfugie le rêve et le site et l’Orient
Fleur dévastée sous les piétons errants
et qui rit comme folle aux pas du chevalier

Cependant que le jour se rigide dans les arbres
que la ville illumine ses sens aux artifices
que rigide tu vas aux lèvres de molles complices.