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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/226

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VI

Tendresse, paradis doux dans les navrances,
sur mon âme tu t’accoudas et regardas
si dans la troupe des cauchemars assoupis là
n’était quelque fleur pure dont chérir l’enfance

Tu vis les âcretés des soupçons et puis les morts,
les morts accumulées et puis des cœurs vivants
traînant languissamment leurs requêtes d’un corps
et des stigmates de douleurs et des essences de chagrins latents

Et puis la nonchalance après l’inutile départ
et dans l’âme morbide et languide, nulle part
la place pour poser ta tête calme
et répandre au patient la bonté de la beauté calme.