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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/228

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poussent en passant sur le front des cités
où les douleurs de leur mémoire s’égarent.

Ah tristesse ! passer et repasser.

Si par quelque ciel sous un soleil plus élargi
les micas du soleil appesanti sur la lande
étendent
un manteau d’oasis plus languides sur la léthargie
des landes en semis de pauvres tentes,
ah ! si quelque Floride
vers les bâtons brisés et les pas appesantis
des voyageurs en tristesse lente
mire le reflet des fontaines de jeunesse pour leurs rides
il n’est qu’erreur et lumière en magie.

Ah ! tristesse, passer et repasser.
La vie d’ombre près du sommeil et le sommeil en léthargie,
La vie qui meurt à tout pleur et douleur qui dure un pleur,
la vie d’ambre d’une heure qui fuit vers l’aride des rides, —
la vie vite époumonnant l’étalon sans brides
Ah ! toute semblance de vivre,
sur le fond morne d’une heure éphémère, passer et repasser

Vols migrateurs, vols vers la mort,
regrets de tant de lenteurs vers la dernière mort.