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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/234

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LIEDS

I

Si pâle il est venu, que ma sœur pense
« n’a-t-elle pas bu son sang, son âme et sa fiance,
et n’est-il pas
l’ombre de ses sandales et la trace de ses pas. »

Si pâle il est tombé sur ses genoux, que ma sœur pense
« de quels rêve en pourpre et nefs en fleurs et rires d’enfance
n’honorera-t-il pas
le déclin des yeux miraculeux sur son front las. »

Si pâle il est parti que ma sœur pense
« vers quelle tempête, quel paradis, quelle sinistre accoutumance
trouvera-t-il pas
quelque douleur involontaire et plus douce que ce lent trépas. »