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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/233

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La rue comme un regret sans fin s’endort
et les pas lointains s’en vont comme à regret. —
Dans l’heure en brume et sans décor
Les âmes tristes prennent le pas plus lent de la douleur et du regret.

Dans les lointains précipités les roues bruissent au plus vite,
c’est plus de douleur dans un regret sans essor
et personne n’est plus qui se souvienne, ni plus vite
mène une joie de marche vers un divan de meilleur sort.

La rue comme une plainte oscille dans la brume,
falotes les lumières en espace, et sur les places
comme des déserts de cœur s’étendent et regrettent.
Les pas plus lents se meurent de mémoire et de regret.