Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/236

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III

Ah ! ce bonheur, si douloureux, pourquoi ?
Tête victorieuse, pays des fées, matité reine,
piscine d’absolu, liens des baisers, dits de la reine,
ah ! pourquoi cette âcreté de vos bonheurs, pourquoi ?

Voile du néant, idole de toute gemme supérieure,
fin des mots bégayés dès les enfances et les erreurs,
clef qui peut fermer la blessure de vivre ou rouvrir
les labyrinthes des terreurs vaines et aberrantes souffrances
o vous, Tout, cette âcreté de vos bonheurs, pourquoi ?

Et vos charités qui sont âcres morsures,
et vos pantomimes, simulacres du divin,
et toute féerie qui rit à tes soupirs en réveil,
vermeil horizon, seule destinée, ultime blessure,
cette âcreté de tes bonheurs, pourquoi ?