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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/238

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« Las les pèlerins qui venaient de loin
pour se baigner dans nos yeux noirs
Ils diront de nous : les douces infidèles
nous abandonnent aux destins noirs. »

Leur nef qu’on para de cent roses blanches,
leurs rames guirlandées des joies des horizons,
Les esclaves parés aux couleurs de leurs visages
et leur pilote, le plus sage,
les mèneront aux terres blanches comme avalanches.

« Las, la nef sans pilote ni cordages
s’en ira sombrer vers les horizons
et les pèlerins ne sauront pas l’orage,
l’orage de nos destins. »