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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/26

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déjà faite, resté fidèle à un idéal technique, dont il ne pouvait encore percevoir la caducité, puisqu’elle n’existait pas encore, et qui lui laissait toute la place pour ses réalisations encore neuves. Je suis persuadé et sûr, quant à ce qui me regarde, que l’influence de la musique nous amena à la perception d’une forme poétique, à la fois plus fluide et précise, et que les sensations musicales de la jeunesse, (non seulement Wagner, mais Beethoven et Schumann) influèrent sur ma conception du vers lorsque je fus capable d’articuler une chanson personnelle.

Les objections se suscitent les unes les autres ; je prévois : Verlaine avait-il quelque goût pour la musique ? Mais procédons par ordre. Quel était l’idéal du vers romantique, celui qui dominait nos dernières et plus agréables lectures de vers ?

Le type du vers romantique est le vers binaire, aux jeux pairs de syllabes, dans sa dimension la plus grande admise, l’alexandrin. Banville dit : « Le vers de douze syllabes, ou vers alexandrin, qui correspond à l’hexamètre des Latins, a été inventé au xiie siècle par un poète normand, Alexandre de Bernay ; c’est celui de tous nos mètres qui a été le