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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/260

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XVIII

Mon pauvre amour, profond comme une mer déserte
vous vîtes autrefois les cortèges en joie
des navires revenus de la bonne découverte
tout chargés de lotus au cœur de soie.

Mon pauvre amour, ample et grave comme soir d’été
Vous vîtes un couple, lèvres à lèvres, émietter
les psaumes des enfances soudaines et regretter
la minute si belle, car minute égouttée.

Mon pauvre amour plus seul que la détresse
comme en un cachot dont la lucarne
montrerait au captif la fête qui s’en va,
mon pauvre amour aimé de détresse et sans armes
Vous languissez dans la frivole et dure alarme
que ce mirage de la fête émigré en l’au delà.