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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/268

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tel aventurier en route dès les âges ;
ils leur sauront parler dans son rêve sur la route
leurs pas sur le sable quand ils furent nouveau-nés
le pas de leur parole qui sait nourrir
la faim et calmer la soif et faire dormir
les aventuriers tombant au long des routes.

Pour nous nul n’est venu ;
le soir en orage
chassait loin des villages les Rois —
on guérissait l’épave de barques en naufrage
des soirs où des souhaits attendris attendaient les Rois :
le silence plus profond qui suit les nuits d’orage
gardait nos berceaux loin des yeux des Rois.