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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/267

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les cailloux blancs, hérauts muets de la cépée
où les nouveau-nés trouveraient dormir la petite fée.

Vous ne croyez-vous pas
qu’à quelque détour
des routes où lamentent les déshérités
à quelque angle de murs saillant de tours,
pour les déshérités
les Rois parrains appelleront de leur voix de bonté
ceux qui souffrent sur la route
et leur donneront encore
l’épée, le baudrier et la baguette de coudrier
puis les mèneront où dort
oublieuse depuis tant de journées la petite fée.

Vous, ne savez-vous pas qu’ils ont mis près des berceaux
une idole aux traits lointains, une idole sans parole —
mais si les Rois parrains l’ont mise près des berceaux
c’est qu’ils viendront chercher et guider de leur parole
ceux qui attendent dès heures du berceau.

Ils les sauront vêtir
comme eux dans les âges
les munir aussi des paroles de sages
qui, dans les temps anciens, pouvaient nourrir