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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/301

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Pan se couche aux lits humides des cours d’eaux
pour chanter la peine éternelle
Des lacs étroitement gardés de terre en roseaux.
Mutins parmi les fleurs qui parlent
Les elfes s’éveillent aux baisers de la nuit
pour enchanter les tristes âmes en repos
et diaprer d’un coup d’aile leurs rêves falots ;
La nixe de la mer froide et pâle parle
les consolations à ceux-là qui dorment
le songe statique de la mer énorme

djemail rit

Des files de cavaliers vont héler aux portes du manoir.
par la plaine, hâtée de leurs pas, dans le soir
Des chétifs en pèlerinage vont à la flamme du miroir
Qui s’allume en incendie sur la tourelle
De frêles fillettes s’empressent vers le miroir
seule incandescence dans la féerie du pays noir
et leurs chansons brillent comme ruisselis d’eaux vives
sur le fond sombre des pas des pèlerins sous le ciel noir

djemail murmure

De la plaine, des vagues, des palais
des voix montent à moi