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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/326

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XIII

J’étais allé jusqu’au fond du jardin
quand dans la nuit une invisible main
me terrassa plus forte que moi —
une voix me dit : c’est pour ta joie.

Ô mon grand amour sans merci,
qui rayonne mon cœur et le pressure
de tout souci, d’une étreinte si sûre,
amour de ma belle, m’ayez en merci.

Lors je vis des chars de gloire
jaillir des profondeurs noires,
et des fées en descendirent
qui de mon fol cerveau défrichèrent
toutes anciennes herbes amères,
et mon amour put tendre la grande lyre.