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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/53

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neille, de celui de Racine, le charme de ceux de La Fontaine, et leurs ressources oubliées). Mais Molière et La Fontaine ne voyaient dans ce qu’il serait plus juste de dénommer chez eux le vers familier, qu’un choix de mètres, joliets, souples, à cadence soigneusement distincte de celle du vers héroïque, de l’alexandrin en longues traînes de périodes ; c’est par convenance, respects des opinions, et même des fantômes de préjugés de leurs délicats qu’il furent amenés à varier leur jeu toujours sans dissonances. Ce sont, si vous voulez, de belles choses qu’on a voulu dire en petits vers, pour rester dans le comique aimable et l’apologue clair. Garder le grand vers eût été une indication qu’on voulait pousser jusqu’à la farce, à la parodie, ce que fit Corneille dans l’Illusion comique où le Matamore parle la langue même qui servira au Cid. Et les chefs-d’œuvre, en ces modes légers, du xviie siècle n’ont nulle parenté ascendante de formule avec les essais de vers nouveau.

Voici une autre objection plus grave ; c’est d’ailleurs un grand poète qui la présente. Le vers libre, à son sens, serait la technique désignée pour l’auto-