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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/72

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IX

Très loin, toujours plus loin, loin de la face humaine
Près des fleuves, par-là,
Près de la lune amène,
Des mineurs que voilà
Le blanc chagrin qui va de son masque à la terre
Et que la nuit scella
Près d’une eau qui s’endort au fond d*un vieux cratère.

Exil, lointain exil ! Trouveras-tu jamais
Les palais tapissés de clair où veut ton rêve
Dans des fraîcheurs, des puretés, musiques brèves,
Revêtir un oubli profond du : Je t’aimais.

Inconnu, bel inconnu, naviguer sur tes rivières
Entre tes quais de marbre noir,
Toucher du doigt les vieux lierres