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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/84

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V

Fin des bruits : des pâleurs, de la paix, de la nuit.
(Ô Miroir argentant les roses éphémères
Dans leur cadre d’ébène ou d’or) et les chimères
Mentent les doux lointains d’un lac profond qui luit.

Des pas, et le frisson qui s’amuse aux feuillures.
Deux à deux, lentement, puis fini de glisser ;
La Lune souriante et chaste et sans allures,
Ô les Léthés ! trouver plus sombre et plus passé.

Un peu de blond, un peu de bleu, un peu de blanc.
Pourras-tu revenir dans les soirs, ô vieux rêve !
L’Andante qui finit pare l’albe de l’Ève ;
Un peu de son, des parfums doux et du très lent.

Venez, les dispersés, pleurer les inécloses !
Et remords de partout et de toujours, nattez
Autour des morts de fleurs, pour leurs métempsychoses
Des corbeilles de fer avec vos vérités.