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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/97

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VIII

Fantôme irraisonné, j’ai passé par la ville.
Amas des chairs, amas des fleurs, et toutes elles,
Avec des sons lointains d’orgues et cris d’oiselles,
Mon corps s’en allait vague aux rumeurs de la ville.

Treillis de rose et blanc, et gemmes de la chair,
Vos gammes déroulaient aux asphaltes si chers
Le relent des présents, des divans et des chairs.

Où vont les pas trop mous ? Lointaine est l’avenue
Les parcs mystérieux et languides où se pare
L’image qui s’entoure de toison d’or et pare
Le château qui s’endort aux rosées tard venues.

Hilarantes et déchirantes, gemmes et gammes, partez
Où s’écoule le flot hagard et pailleté d’apartés !
Insoucieux fantôme et si vague j’allais par la ville.