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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/192

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le transport des munitions et du matériel de guerre, et au retour pour l’évacuation des blessés. J’ai dit comment les Russes, en ne détruisant pas la ligne, avaient facilité cette méthode de ravitaillement ; ils avaient emmené ou fait sauter toutes les machines, mais de nombreux fourgons étaient restés aux mains des vainqueurs. Le premier projet des Japonais était de laisser les rails à l’écartement russe et de construire ou d’acheter les locomotives nécessaires. Ils possédaient, au milieu de juin, cinq de ces machines et les embarquèrent sur l’Hitatchi-Marou ; elles furent coulées avec le navire qui les portait par l’escadre de Vladivostok,

La difficulté de se procurer de nouvelles locomotives amena les Japonais à modifier leur plan primitif et à se servir de leur propre matériel. Pour atteindre ce but, il fallait rapprocher les rails à un mètre l’un de l’autre. Ce travail, au moment de mon passage, n’était encore achevé que jusqu’à Poulantien. Plus loin, les Japonais utilisaient les fourgons russes, mais ne possédant pas de locomotives, ils en étaient réduits à faire tirer leurs trains par des équipes de coolies pendus à des cordes de paille. Ce procédé de traction est relativement rapide ; il permet d’accomplir facilement quatre kilomètres à l’heure.

J’arrivai bientôt à la gare de Kaïping où une nou-