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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/355

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que le Mikado représentait une espèce de divinité, mais n’était aucunement consulté pour la direction des affaires qui restaient entre les mains du Chôgoun.

Cet état de choses, cette division des pouvoirs subsiste encore aujourd’hui ans l’ordre militaire. Le maréchal Oyama, commandant les armées réunies en Mandchourie, ne joue aucun rôle effectif. Son chef d’état-major, le général Kodama, et plus encore son sous-chef, le général Foukouchima, dirigent en réalité l’armée.

Les conditions sont les mêmes pour le commandement de chacune des armées. Les généraux Kouroki, Okou, Nogui et Nodzou sont des chefs nominaux. Ils doivent leur situation élevée aux services rendus dans les guerres civiles à la cause de l’empereur et des clans des provinces du sud, qui depuis la restauration, gouvernent le Japon.

Le général Okou, par exemple, n’a d’autre titre au commandement d’une armée que la bravoure avec laquelle il défendit pendant la dernière insurrection de Satzouma le château de Koumamoto. Avec une poignée de samouraïs qui lui étaient dévoués, il contint les rebelles assez longtemps pour permettre aux troupes gouvernementales de se concentrer et de venir à son secours.

Il est vrai que tous ces commandants d’apparat ont conscience du rôle effacé qu’ils ont à jouer et ne