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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/356

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cherchent pas à prendre effectivement la direction des troupes qui leur sont confiées. La manière dont ils comprennent leur mission est dépeinte par la déclaration que fit un jour le maréchal Yamagata, le doyen des généraux japonais, à un colonel instructeur français :

— Je suis déjà trop vieux pour apprendre tout ce que vous enseignez à nos jeunes officiers ; aussi je m’attache surtout à une chose : bien connaître la valeur de chacun et l’employer au poste qui lui convient.

Les jeunes généraux qui sont les chefs réels de l’armée japonaise, quoique infiniment plus capables que les vieux samouraïs, n’ont pas jusqu’ici fait preuve de talents militaires très distingués. Ils ne doivent leurs succès qu’à la valeur de la troupe et à l’organisation parfaite de tous les services.

Un d’eux mérite une mention toute particulière, parce que c’est lui qui a établi le plan de la campagne actuelle et en dirige aujourd’hui l’exécution. C’est le général de brigade Foukouchima, sous-chef d’état-major général. Il est nécessaire d’examiner rapidement la carrière de cet officier pour se rendre compte des erreurs qu’il a commises et qui ont abouti à la situation présente. Fils d’un pauvre samouraï hostile à la restauration impériale, il étudia d’abord à l’Université de Tokio. Au moment de la révolte de