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76 ANALYTIQUE DE LA RAISON PURE PRATIQUE


tique, n’exige pas qu’on explique comment les objets de la faculté de désirer sont possibles, car c’est là une question qui reste posée à la critique de la raison spéculative, comme relative à la connaissance théorique de la nature, mais seulement comment la raison peut déterminer la maxime de la volonté, si c’est seulement par le moyen de représentations empiriques, comme principes de détermination, ou si la raison pure est également pratique et forme une loi d’un ordre naturel possible, qui ne peut absolument être connu empiriquement. La possibilité d’une nature supra-sensible, dont le concept puisse aussi être le fondement de la réalisation de cette nature par notre volonté libre, n’a besoin d’aucune intuition à priori (d’un monde intelligible), qui, dans ce cas, devrait être, en tant que supra-sensible, impossible pour nous. Car il ne s’agit que du principe déterminant du vouloir (Wollen) dans les maximes de ce dernier, il ne s’agit que de savoir s’il est empirique ou si c’est un concept de la raison pure (de la conformité à la loi = Gesetzmässigkeit 1[1] de la raison pure en général), et comment il peut être un tel concept. Que la causalité de la volonté suffise ou non pour la réalité 2[2] de l’objet, c’est ce qui reste à décider aux principes théoriques de la raison, parce que c’est une recherche de la possibilité des objets du vouloir, dont l’intuition ne constitue par conséquent pas

  1. 1 Voyez la note de la page 4, pour la traduction de ce mot. (F. P.)
  2. 2 Born traduit cette expression, zur Wirklichkeit der Objecte zulange, par existentiam rerum objectarum attingat ; Barni et Abbot, comme s’il y avait Ausführung ou Verwiklichung, par suffit ou non à la réalisation de ces objets et suffises for the realization of the objects or not. (F. P.)